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Leblogdesatine28 ans
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  • PROLOGUE DE PAMPHLET CONTRE UN VAMPIRE
    PROLOGUE Je m'appelle Satine Müller et l'...
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  • PAMPHLET CONTRE UN VAMPIRE par Satine Müller
    Pamphlet contre un vampire Par Satine Müller ...

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PROLOGUE DE PAMPHLET CONTRE UN VAMPIRE

PROLOGUE


Je m'appelle Satine Müller et l'histoire que je vais vous raconter m'est arrivée alors que je n'avais pas encore dix-huit ans. À cette époque, j'étais une jeune fille tranquille, avec une vie on ne peut plus normale, mademoiselle tout le monde en somme, jusqu'à ce que tout bascule.
 Tout a commencé ce fameux après-midi où je m'étais cassé la jambe gauche, alors que j'avais juré, deux ans plus tôt, de ne jamais remonter sur un canasson – bien fait pour moi, j'en ai toujours qu'à ma tête. Ce cabochard d'étalon avait pilé devant un ridicule sac plastique, et m'avait offert un vol plané de cinq mètres. J'avais pitoyablement atterri sur le rocher le plus inconfortable du monde, héritant d'une rupture du ligament croisé. Génial ! Résultat des courses : une opération, un peu plus de deux mois d'attelle, et quatre mois de rééducation.
Jusque-là, l'histoire peut paraître tout ce qu'il y a de plus banal. Après tout, ce genre de chute pourrait arriver à n'importe qui, mais voilà, cette gamelle a changé ma vie.
J'étais en vacances chez mon père, près de Manching, en Allemagne, quand ça s'est passé. On était tout juste mi-juillet. Pour la sportive que j'étais, être obligé de rester clouée au lit dans un endroit pareil était particulièrement injuste. Les paysages de Bavière me faisaient de l'½il, je crevais d'envie de crapahuter dans la campagne et n'avais d'autre choix que de me tenir tranquille. Autant dire que je l'avais mauvaise. Sans compter que je ne devais pas rentrer à Paris avant la fin du mois d'août et que j'allais sérieusement rouiller. Cependant, tourner en rond n'a jamais été dans mon tempérament. C'est pourquoi je m'étais prise en main en un rien de temps. Je m'étais trouvé une occupation... littéraire.
D'aucuns prétendraient qu'il y a plus fun comme activité, mais d'une part, j'adorais ça, c'était le cursus que j'avais choisi au lycée, et d'une autre, j'avais décidé de rédiger un pamphlet. Mais pas n'importe lequel. Un pamphlet contre les vampires.
Ça y est, je sens que je commence à faire sourire.
Alors personnellement, je n'y croyais pas vraiment à ces créatures suceuses de sang, mais ma motivation était bien fondée : je voulais venir en aide à Carla, ma meilleure copine.
Carla, je l'adorais. C'était une Italienne déjantée aux multiples facettes. Elle et moi avions fréquenté la même classe de la sixième à la terminale, et nous partagions un amour inconditionnel pour la danse. Mais qu'à l'époque des faits, Carla avait une autre passion. Pire, une addiction : les vampires. Certes, il y avait sûrement plus grave dans la vie, mais pour elle, c'était vraiment alarmant. Depuis l'âge de quinze ans, elle ne lisait que des romans sentimentaux où le héros était systématiquement un buveur de sang. À première vue, on aurait pu qualifier cette lubie de passe-temps innocent et prépubère au long court, mais au fil des années, c'était devenu une véritable drogue pour Carla, au point qu'elle s'était mise à croire à la réelle existence de ces créatures. J'étais ulcérée.
Bref, sa descente aux Enfers avait commencé lorsque nous étions en première, et moi, impuissante, je l'avais vu sombrer dans un gouffre interminable.
Comme la plupart des jeunes filles de notre âge (sauf moi, c'est certain), Carla avait dévoré la dernière grande histoire en vogue – celle du vampire qui tombe amoureux d'une humaine. Vous savez, le type qui brille au soleil. Elle en avait fait un véritable culte. Elle était allée jusqu'à acheter deux ou trois tee-shirts arborant un énorme « I love Edward » en paillettes argentées – pour ceux qui n'auraient aucune idée de ce dont je parle, Edward, c'est le nom du héros de la saga. J'avais vraiment failli m'étouffer ce jour-là. Je trouvais ça pitoyable.
Tout ce cirque aurait pu s'arrêter en même temps que le quatrième tome, mais non, à part pour se rendre au lycée, Carla ne sortait plus, ne mangeait plus, ne venait plus aux entraînements de danse, et, enfermée dans sa chambre, elle relisait inlassablement ces quatre maudits bouquins. Finir le dernier volet l'avait plongée dans un état de manque, elle n'avait plus goût à rien. Soyons clairs, elle déprimait et le niait totalement. Les vampires, elle y croyait dur comme fer et n'avait qu'un objectif : en rencontrer un. « Nul ne peut être plus merveilleux que ces êtres exceptionnels. », disait-elle. Elle n'avait plus que ça en tête, ça faisait peur.
Sa mère avait tout essayé pour la sortir de ses fantasmes idiots – psychothérapie, voyages, activités multiples –, mais rien à faire, Carla avait touché le fond. De voir sa fille unique dans cet état, la pauvre Mme Rossini déprimait, elle aussi. Quant à moi, je ne pouvais pas laisser ma meilleure amie comme ça.
C'est lorsqu'elle était au plus mal que l'idée d'un pamphlet avait mûri en moi. J'avais longtemps cogité avant de me lancer. Finalement, ma jambe cassée avait été un excellent prétexte pour me motiver. Je ne prétendais pas guérir Carla de son addiction, mais je savais que je réussirais au moins à l'intéresser et peut-être même à la faire rire. Et puis l'envie de leur régler leur compte, à ces moustiques géants, avait été plus forte que moi.
Bref, comme il fallait que je me renseigne sur le sujet, j'avais commencé à lire toutes sortes de choses aussi farfelues les unes que les autres, mais au final, j'en avais tiré un certain nombre d'informations qui allaient amener de l'eau à mon moulin.
À travers plusieurs romans, j'avais appris que les vampires étaient qualifiés de grands séducteurs, beaux, costauds, intelligents, immortels et... végétariens. J'avais ri. Ri très fort. La plupart d'entre eux n'auraient bu que du sang animal afin qu'on ne les considère pas comme des monstres. Bon sang ! Ce que ne raconteraient pas les écrivains pour rester politiquement corrects.
Tenez, un autre truc incroyable : dans les histoires, la jeune fille éprise était systématiquement la nana pas comme tout le monde, et, forcément, c'était elle qui tirait le gros lot. Le vampire tombait amoureux d'elle, puis finissait par la transformer. Mais le comble du comble, c'était que les tourtereaux n'avaient jamais de rapports sexuels, en aucun cas, ou alors ils passaient préalablement chez le curé pour officialiser la chose. Car c'est bien connu, le sexe est sale, tabou, et le mariage est fatalement « the » solution dans la vie. À dix-huit ans ! Je m'étais étouffée plus d'une fois à lires ces ramassis d'âneries. Toujours est-il que la suite était facile : « ils vécurent heureux et n'eurent pas d'enfants. » Ben oui, puisqu'apparemment, dans ces histoires – et dans presque cent pour cent des cas –, ces magnifiques chauves-souris sur pattes étaient incapables de se reproduire. Tout pour plaire, quoi !
Finalement, après m'être bien rencardée sur le sujet, j'avais commencé à gratter sérieusement.
En écrivant ce pamphlet, je n'avais pas l'intention de convaincre qui que ce soit de la non-existence des vampires, mais simplement de remettre les choses à leur place. Car pour moi, les suceurs de sang n'étaient certainement pas les créatures merveilleuses décrites par la plupart des romanciers en vogue. Ça, non !
Mes recherches terminées, j'avais rédigé ma satire en deux semaines et l'avais jetée sur un blog tout beau tout neuf[1]. C'est ainsi que, sans même savoir où j'avais mis les pieds – tout ceci n'étant pour moi qu'une vaste blague –, j'avais ouvert une guerre féroce contre les non-morts.
J'en avais d'ailleurs tiré un succès que je n'attendais pas. Je n'avais pas imaginé qu'autant de filles puissent se sentir concernées par le problème des vampires envahisseurs de petits c½urs tout mous. Je recevais des témoignages tous les jours – parfois très farfelus –, de victimes de ces Casanova aux dents de sabre. Bien sûr, je n'avalais pas leurs sornettes, mais au fur et à mesure que je les lisais, je m'étais rendu compte de l'ampleur du phénomène vampires. Certains faisaient même partie de groupuscules leur vouant un culte. C'était aussi triste qu'effrayant, mais le plus souvent, je me fendais la poire.
Je m'étais donc occupée tout l'été, et au final, j'en avais tiré une certaine fierté. Car même si j'avais été séparée de Carla par neuf cents kilomètres, mon pamphlet avait réussi à la persuader d'arrêter ses conneries – enfin, ça dépendait des jours... Puis était arrivé le mois de septembre, le jour de ma rentrée en terminale. Là, j'avais eu la surprise de ma vie. Ma satire était connue dans le Tout-Paris étudiant. En quelques jours, elle avait fait le tour d'un bon paquet de bahuts. J'étais soufflée. Même l'association littéraire des lycéens m'avait approchée pour me demander d'en devenir membre et de faire en sorte que les filles décrochent de ces histoires de vampires à la noix. Ç'aurait pu être marrant, mais j'avais refusé. Je passais mon bac cette année-là, j'avais d'autres chats à fouetter. En tout cas, les deux premières semaines, j'avais cru vivre un enfer, car mon pamphlet avait suscité un grand nombre de réactions. Cette soudaine notoriété, je n'y étais pas habituée. D'un côté, les antivampires (ils n'y croyaient pas forcément, mais ma satire les faisait bien rire), et de l'autre, les provampires qui ne se lassaient pas de me brimer (ceux-là, ils étaient vraiment graves). Mon casier était vandalisé en permanence et mon nom tagué à la craie un peu partout sur les murs. « Satine, antivampires, toi et ta satire attendez-vous au pire ! ». Ridicule en somme, mais lourd, très lourd.
J'avais décidé de prendre mon mal en patience, d'assumer mon pamphlet et de tenir bon. J'ai toujours été une vraie tête de lard, c'est d'ailleurs mon surnom. Sauf que, de tous les gars du lycée, il y en avait un que je ne m'attendais pas à avoir énervé : Hugo Rivoire. Un garçon aussi sexy qu'effrayant, et il avait bien l'intention de me faire fermer mon clapet. Apparemment, il n'était pas le seul. Je n'étais pas au bout de mes surprises.
C'était bien ma veine...
 
"Pamphlet contre un vampire", ©Sophie Jomain/Rebelle Editions, tous droits réservés.

[1] www.leblogdesatine.skyrock.com

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#Posté le lundi 08 décembre 2014 12:59

Modifié le lundi 08 décembre 2014 13:09

Satine, le retour !

Bon OK. Mea culpa, je ne suis pas venue ici depuis des lustres.

Ça ne veut pas dire que j'ai laissé tomber, hein. Jusque que... ben, pour ceux et celles qui me connaissent, je suis très très occupée.
 
La vérité, c'est que depuis que j'ai balancé mon pamphlet sur le Net, je suis en proie à des tas de menaces. Pour le moment, je ne vais pas citer le nom du kéké qui me fait la vie dure, mais qu'il me cherche encore, et ça ne pas pas tarder.

Bref...
 
Ma copine Carla va finir par me rendre dingue. Voilà qu'elle s'est mis en tête de se faire poser des implants. Vous savez, du genre pointus. Elle est dingue. Il paraît qu'on fait ça très bien à Paris. Non mais sérieux, vous imaginez le truc ?
 
Tiens, d'ailleurs, si vous avez de photos de vous avec de fausses dents de vampire, n'hésitez pas à les poster histoire que je les montre à ma cops. Il paraît qu'il n'y a pas une dentition pareille. Vous m'en direz tant...
 
Votre amie sidérée,
Satine
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#Posté le lundi 24 novembre 2014 13:12

Modifié le lundi 24 novembre 2014 13:27

Qui suis-je ?

Je m'appelle Satine Müller, et s'il y a bien un truc qui m'agace, ce sont les romans à l'eau de rose sauce vampire. Mais qu'ont-elles, à la fin, ces amoureuses de Dracula d'opérette ? Ça ne tourne vraiment pas rond chez elles et ça commence à bien faire. Il est grand temps de rétablir la vérité : LES VAMPIRES N'EXISTENT PAS. Mais il y en a qui ont la tête dure, alors du coup, moi, j'ai décidé de leur refaire le portrait, à ces Casanova aux dents de sabre. Lisez l'article pamphlet contre un vampire, et vous comprendrez...
 
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#Posté le mercredi 07 décembre 2011 10:33

Modifié le mercredi 07 décembre 2011 10:49

PAMPHLET CONTRE UN VAMPIRE par Satine Müller

Pamphlet contre un vampire
Par Satine Müller


Ne vous y trompez pas, le vampire est loin d'être la créature admirable et merveilleuse que vous imaginez. Pour un peu qu'on se laisse convaincre de son existence, on peut, tout au plus, avouer qu'il est mystérieux et fascinant. Mais s'il existe, n'est-il pas, en réalité, un être vil, cruel et sans c½ur, uniquement guidé par sa soif primitive de sang ? Voyez la vérité : il l'est.
Évidemment, toute cette littérature exagérée sur les vampires vous pousse à croire le contraire, à l'idolâtrer, à rêver d'en rencontrer un en chair et en os. Sournoisement, elle vous conduit à vous identifier à ces héroïnes, belles, soit, mais influençables et sans aucune personnalité, ou si peu... Vous tombez dans le gouffre de la désillusion sans vous en rendre compte.
Ce vampire, pourquoi vous fait-il fantasmer, exactement ? Vous aimez son allure physique ? Sa force ? Son immortalité ? Son régime alimentaire, peut-être ? Il vous excite et vous procure des rêves exotiques ? Mais s'il existe, vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il est vraiment derrière sa plastique presque parfaite ? Non, jamais ? Moi, oui, et voilà ce que j'en ai tiré.
Fans de buveurs de sang, je ne vais pas vous faire que du bien en vous présentant ma propre vision du vampire. Elle sera si pertinente, que tel un coup de poing dans la figure, elle vous laissera K.-O., ou au contraire, vous réveillera. Au pire, elle vous fera rire et c'est déjà pas mal.
 
Le vampire en neuf points essentiels :

▪ Sa froideur légendaire.
Si j'en crois tout ce que j'ai pu lire à son sujet, le vampire est aussi gelé qu'un bout de viande sorti d'un frigo. Un cadavre, mais animé. Un lémure, un zombie qui se pavane tel un paon déplumé, et dont il ne reste plus qu'une penne ridicule pour séduire. C'est charmant...
 
▪ Son immortalité.
On dit que le vampire n'est ni mort ni vivant. Qu'est-ce que ça veut dire, précisément ? Eh bien, qu'il s'agit en réalité d'un vieux croûton dans la peau d'un jeune homme éternel. En bref, c'est un peu comme si on vous livrait une Porsche rutilante, mais que le moteur était celui d'une vieille Deudeuche. Merci du cadeau ! Sans compter qu'être immortel doit faire de lui quelqu'un de très enflé, prétentieux et arrogant. Car s'il a un peu de jugeote, il n'aura pas passé son temps à séduire des femmes de cent ou deux cents ans ses cadettes, il se sera cultivé un brin, aura appris plusieurs langues, plusieurs métiers. C'est bien, certes... mais du coup, mais dans le genre « tais-toi, j'ai forcément raison », on ne fait pas mieux.
 
▪ Sa force surhumaine.
Est-il bien nécessaire d'être si costaud ? Non, parce que, à part pour déménager un piano ou, plus communément, ouvrir le pot de confiture résistant du matin, je n'en vois pas l'utilité. C'est vrai, quoi ! Vous faites-vous régulièrement agresser par des créatures ne pouvant recevoir une raclée magistrale que par un vampire, vous ? Je suis sûre que non.
 
▪ Sa vitesse prodigieuse.
On lit souvent qu'il est capable de se mouvoir si rapidement qu'il peut disparaître de notre champ de vision en une fraction de seconde. Lors de ses déplacements fulgurants, et histoire de gagner du temps, il arrive qu'il accepte aimablement de porter sur son dos, ou à bout de bras, une gentille fille fraîche comme la rosée. Je ris. À quoi cela pourrait-il bien nous servir mis à part à nous faire inévitablement dégobiller sur ses chaussures ? Ah, c'est sûr qu'après ça, il ne reviendra pas sur notre joli teint. Allons, soyons raisonnables...
 
▪ Son régime alimentaire.
Le vampire boit du sang humain, il en raffole. Normal, ne sommes-nous pas des créatures délicieuses ? J'ai beau creuser, je ne comprends pas pourquoi les filles sont si excitées à l'idée qu'un vampire se gave de globules rouges. Elles sont même plus que paradoxales. Tenez, au lycée par exemple, elles se plaignent du boudin servi à la cantine, il est hors de question qu'elles le touchent, mais le boudin, jusqu'à preuve du contraire, c'est du sang, non ? Moralité, le le vampire se nourrit de boudin. Tout le temps. Alors ? Toujours trop miam ?
 
▪ Ses dents.
Pourquoi font-elles l'objet de tous les fantasmes ? En quoi avoir une dentition aussi rustre peut-il être excitant ? Collez-vous de faux crocs en plastique dans la bouche et essayez de parler un peu, pour voir. Vous auriez immédiatement l'air ridicule, avec l'impression d'avoir stocké plusieurs boules de coton au fond de vos joues. Je suis certaine que si vous entendiez bavasser un vampire, vous vous fendriez la poire. Ouais, ça en calmerait plus d'une.
Et puis, leur dentition me dépasse. Nous avons des incisives pour découper, des canines pour déchirer, des molaires pour mâcher. Tout cela nous est parfaitement utile. Si le vampire ne boit que du sang, pourquoi aurait-il besoin de toute la panoplie ? Car il les a toutes, apparemment. Deux crocs suffiraient amplement. Ah oui, je sais ! C'est parce que c'est un grand séducteur, paraît-il, et être édenté n'est pas très attrayant, justement... Ah, la nature est tellement bien faite.
Cela dit, savez-vous ce que deviennent des chicots qui ne mastiquent pas ? Ils s'entartrent. Horriblement. Et du tartre jaune ou vert, c'est quand même loin d'être sexy, vous ne trouvez pas ? Surtout qu'à la longue, ils finissent par tomber. Pauvre vampire... avec une existence aussi longue que la sienne, il n'a pas le choix, au bout d'un moment il porte forcément un dentier !
▪ Sa soi-disant faculté à éblouir son entourage.
Comme il est apparemment un être d'une grande beauté (et encore, ça se discute), le vampire séduit et conquiert la gent féminine sans même lever le petit doigt. Il lui suffit de sourire (vous savez, de ses belles dents toutes pourries...) et les filles s'affalent dans ses bras. À d'autres ! On nous prend vraiment pour des lapins de trois semaines ! Croit-on vraiment qu'une ½illade ou un sourire en coin peut nous faire tomber en pâmoison ? Si cela était aussi simple, le matheux-informaticien trop cerné au fond de ma classe m'aurait entourloupée depuis longtemps...
Je déteste cette façon qu'on a de nous réduire à de parfaites imbéciles. C'est vrai, quoi. Tout ne se passe pas au-dessous de la ceinture, diantre ! Nous avons un cerveau, nous sommes intelligentes, nous n'allons pas croire que la vie se résume à trouver le grand amour. Et si tel était le cas, le vampire ne serait sûrement pas la solution. Il y a des tas de garçons autour de nous qui accepteront de vieillir à nos côtés et éviteront ainsi de nous refiler des complexes avec leur jeunesse éternelle. Et puis, pour qui se prend-il ce vampire ? Il s'attribue tous les plus beaux qualificatifs : élégant, gracieux, galant, ténébreux, séduisant, romantique... Il cultive la prétention, ouais ! Et vous, pauvres innocentes, vous tombez droit dans le panneau. Je vous plains.
 
▪ Sa situation financière.
Le vampire est obligatoirement plein de sous. Il débarque toujours avec une super bagnole, des fringues scandaleusement chères, son portefeuille regorge de beaux billets de banque et sa carte de crédit semble inépuisable. Rien que ça, ça devrait vous mettre la puce à l'oreille. Il doit passer son temps à vider les comptes en banque de ceux qu'il a condamnés au trépas, ou flanquer la trouille aux vivants pour leur soutirer de l'argent. Si vous en doutez, c'est que vous êtes idiots.
 
▪ Histoire de tuer dans l'½uf toutes vos belles illusions.
Imaginons que vous rencontriez un vampire et que vous entamiez une relation amoureuse avec lui. C'est un peu comme si vous, vous vous mettiez à fréquenter une tablette de chocolat. À la longue, vous finiriez par la bouffer, non ?
Pour le vampire, c'est la même chose. Car retenez bien ça : pour lui, vous n'êtes qu'une vulgaire friandise qu'il choisit en fonction du groupe sanguin. Souhaitez-vous vraiment faire office de garde-manger ? Parce que c'est ce que vous êtes à ses yeux, les filles. Le vampire est un chasseur, vous êtes une proie. Et puis, je ne veux pas être rabat-joie, mais admettons qu'il arrive à s'abstenir de vous mordre, que ferez-vous les jours où vous aurez vos coquelicots ? Vous voyez que ça craint. Vous aurez intérêt à savoir courir. Et vite...
Romantiques en manque de sensations fortes et d'expériences sanguinolentes... Sans compassion aucune, j'espère avoir brutalement étêté toutes vos grandes déraisons et massacré tous vos espoirs d'immortalité.
Car, très éloignée des fantasmes populaires, je m'insurge contre ce vampire grotesque et si peu crédible. Admettons que je fasse l'impasse sur sa dangerosité, si une telle créature existait, elle me ferait très certainement rire. Elle ne serait rien de plus qu'un Don Juan moisi de l'intérieur, tombant en déconfiture, édenté et froid comme la mort... Si vous y croyez, ouvrez les yeux et passez votre chemin, ils sont repoussants.
Votre amie révoltée,
Satine Müller.

"Pamphlet contre un vampire", ©Sophie Jomain/Rebelle Editions, tous droits réservés.
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#Posté le mercredi 07 décembre 2011 10:31

Modifié le lundi 08 décembre 2014 13:10

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